Ce billet traite de la nécessité de se rendre en Chine lorsque l'on s'adonne aux arts énergétiques ou martiaux chinois.
Si tout se déroule comme prévu, je serai dans quelques jours à Chenjiagou, le village qui a vu naître le taiji quan. Ma dernière visite remonte à l'été 2018, puisque la pandémie m'avait contraint à annuler un voyage prévu en 2020. Pendant cet intervalle de temps, les contacts avec la Chine ont été maintenus à distance, de manière étonnamment fructueuse mais sans pouvoir empêcher qu'un manque augmente de mois en mois. Quelles sont donc les raisons qui me poussent à retourner en ce lieu ? Bien évidemment, le tourisme n'est pas ma motivation première, bien que la culture traditionnelle constitue l'un des aspects importants de la pratique. Je prévois d'ailleurs de visiter un site emblématique dont je vous reparlerai sûrement une fois rentré en France. Si ma destination est Chenjiagou, c'est bien sûr en raison du nombre exceptionnel de maîtres et pratiquants chevronnés qu'on y rencontre. Observer et discuter sont des moyens irremplaçables de nourrir, c'est-à-dire approfondir et élargir, sa vision de la pratique.
Plus particulièrement, je rendrai visite à mon maître, Zhang Baozhong. Je ne doute pas que ses enseignements me permettront d'affiner certains détails, voire de me remettre sur le droit chemin, ou peut-être encore d'accéder à une étape nouvelle. Ayant bien conscience que cette possibilité n'est pas entre les mains de la plupart des pratiquants français, il m'incombera ensuite de transmettre humblement ce savoir-faire dans mes cours et mes stages. C'est d'ailleurs la raison profonde qui m'a poussé, avec mon amie Weijia Cambreleng, à structurer l'école de ce maître sur le sol français. A ce sujet, d'excellents professeurs, qu'ils soient chinois ou occidentaux, résident et enseignent en France et en Europe. Ce sont vers eux que les pratiquants passionnés devront bien sûr prioritairement se diriger. Mais mon avis est que le devoir de ces professeurs est de retourner régulièrement en Chine, là où la pratique n'est pas filtrée ou (mal) adaptée pour le public occidental, là aussi où chaque faux pas est aussitôt sanctionné par les pairs. En effet, il est bien connu qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Pour ma part, je m'efforcerai donc d'ouvrir grand les yeux pour mieux vous décrire prochainement les trésors que je ne manquerai pas de dénicher.
Écrire commentaire