Atelier sur le travail interne

Douze novices et pratiquants avancés s'étaient réunis ce dimanche 28 janvier pour découvrir ou approfondir le travail interne du tai-chi. Suivant une logique autre que celle du surpassement physique, celui-ci repose sur la vitalité des organes internes, la respiration, la structure corporelle, les coordinations fines au sein du corps, l'intention exprimée.

Différents exercices ont été travaillés selon une progression logique. La plupart appartiennent à la famille des postures du pilier (zhàn zhuāng, 站桩). Le premier consiste simplement à se tenir droit et centré tout en se balançant d'avant en arrière grâce à la flexion des chevilles. En laissant le souffle s'accumuler dans l'abdomen et en détendant les aines, cet exercice procure un profond ancrage et permet de prendre conscience de certaines connexions corporelles. Le second exercice (kāi hé zhuāng, 开合桩) se focalise sur la respiration en synchronisant cycles respiratoires et mouvements d'ouverture et de fermeture des bras. La respiration adoptée est une respiration abdominale dite à contre-courant (nì fù shì hūxī, 逆腹式呼吸). Afin de les tonifier, les organes internes sont ainsi comprimés à l'inspiration puis reprennent leur volume initial à l'expiration. Cette respiration est reprise dans les exercices suivants. Le premier (sān tǐ shì , 三体式) s'effectue dans une posture où une jambe est pleine et l'autre vide et consiste à réaliser un mouvement d'aspiration à l'inspiration et de poussée à l'expiration (voir la première vidéo). S'y ajoute un travail particulier du regard, perçant et dirigé vers le lointain. Le second est similaire mais inclut des enroulements comme un fil de soie (chánsī jìn, 缠丝劲) propres au style Chen (voir la seconde vidéo). Enfin, cette série d'exercices s'est conclue par un travail de rotation de l'abdomen, mains pressant sur le ventre de façon à procurer un automassage des viscères. À noter que l'un des écueils est d'accompagner ces rotations de l'abdomen de la perte des alignements dans les membres inférieurs. Pour éviter cela, il est essentiel d'isoler le travail de la taille.

Ces exercices en solo ont ensuite été mis à profit face à un partenaire exerçant une poussée des deux mains sur le ventre. Il est alors possible de détourner son action ou de plier son poignet par la seule action du ventre.

La dernière partie de cet atelier a été consacrée à des percussions et tapements (pāida, 拍打) destinés à fortifier peau, muscles, tendons mais aussi organes internes grâce aux secousses ressenties par ceux-ci. Le premier exercice, face à un partenaire, a consisté en une série de percussions mutuelles sur différentes parties du corps. Dans le second, exécuté en solo, le pratiquant a appliqué une série de tapements sur son propre corps, le long de différents méridiens. Pour mémoire, la séquence s'est déroulée ainsi :

• frictions des mains, du visage, du crâne, du sternum, des flancs, des lombaires ;
• tapements sur l'abdomen ;
• tapements sur la face antérieure du tronc, du ventre jusqu'à l'épaule ;
• tapements sur la face interne du bras, de l'épaule jusqu'à la main ;
• tapements sur la face externe du bras, de la main jusqu'à l'épaule ;
• passage sur l'arrière puis l'avant du crâne ;
• tapements sur la face antérieure du tronc, de l'épaule jusqu'au ventre ;
• même séquence de l'autre côté ;
• tapements sur les flancs puis les fesses ;
• tapements sur la face externe des jambes, des hanches jusqu'au bout du pied ;
• tapements sur la face interne des jambes, des pieds jusqu'aux hanches ;
• même séquence sur les membres supérieurs et inférieurs à répéter encore deux fois ;
• tapements sur la face postérieure des jambes, des hanches jusqu'aux talons ;
• tapements sur la face antérieure des jambes, des pieds jusqu'aux hanches ;
• même séquence à répéter encore deux fois ;
• secousses globales du corps.

En conclusion, cet atelier avait pour ambition de présenter une série d'exercices permettant d'augmenter la force interne du pratiquant dans le double objectif d'améliorer la santé et de d'accroître le potentiel martial.