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Atelier sur le tuishou à pas fixe

Notre troisième atelier de la saison s'est déroulé le dimanche 26 novembre à l’Espace Villa d’Orléans dans le 14e arrondissement de Paris. Dix participants étaient au rendez-vous pour découvrir ou approfondir l'art de la poussée des mains (à pas fixe pour ce premier atelier sur ce thème).

Les grands principes de cet exercice ont d'abord été rappelés. A ce stade, il s'agit essentiellement d'aborder cet exercice en évitant toute opposition frontale et en privilégiant l'écoute du partenaire. On distingue classiquement trois étapes au sein de l'exercice :

  1. l'écoute par le contact des bras (听劲, tīng jìn) ;
  2. la compréhension de l'action entreprise par le partenaire (懂劲, dǒng jìn) ;
  3. la transformation de cette action à son avantage (化劲, huà jìn).

Tout repose donc sur la capacité à écouter finement à travers le contact des bras. Ce contact doit donc être léger mais ne doit pas être rompu pendant l'exercice. Traditionnellement, on estime qu'il s'opère d'abord en ressentant la structure osseuse du partenaire, puis s'affine au niveau de la peau, jusqu'à s'exprimer uniquement à celui des poils. Il est de plus décrit avec les termes 沾粘连随 (zhān nián lián suí), habituellement traduits par adhérer, coller, lier, et suivre. Essentiellement, il s'agit de maintenir ce contact en accompagnant souplement les mouvements du partenaire, y compris en se déplaçant si les circonstances l'exigent.

Au programme de cet atelier figuraient cinq exercices classiques du style Chen :

  1. cercle horizontal à une main (单手平圆挽花, dānshǒu píng yuán wǎn huā) ;
  2. cercle vertical à une main (单手立圆挽花, dānshǒu lì yuán wǎn huā) ;
  3. cercle horizontal à deux mains (双手平圆挽花, shuāngshǒu píng yuán wǎn huā) ;
  4. cercle vertical à deux mains (双手立圆挽花, shuāngshǒu lì yuán wǎn huā) ;
  5. pas fermé (合步, hé bù).

Un point commun à tous ces exercices a émergé durant cet atelier. C'est l'importance d'absorber une poussée du partenaire en s'asseyant dans les aines (坐胯, zuò kuà) et en préservant la verticalité de sa posture au lieu de pencher le haut du corps vers l'arrière. Cette capacité est cruciale mais exige une détente des aines qui s'acquiert avec la pratique. On a aussi insisté sur la notion de guidage (引劲, yǐn jìn) durant l'exercice. En effet, aucun des deux partenaires n'est passif. Un poussée de l'un s'accompagne aussi simultanément d'un guidage de l'autre. Ce guidage s'obtient subtilement, sans empoigner ou saisir le partenaire, mais en l'attirant imperceptiblement grâce à la détente et l'enracinement.

Le cinquième exercice a permis d'étudier les quatre portes principales (四正, sì zhèng) et leurs transformations : 掤 / péng, 捋 / lǔ, 挤 / jǐ, 按 / àn. Elle correspondent approximativement aux actions de déraciner, laisser passer, presser vers l'avant, appuyer vers le bas. L'effet de chaque porte peut être annihilé par une autre porte.

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Compte-rendu de l'atelier sur les fondamentaux du style Chen

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Commentaires: 2
  • #1

    Adon (mercredi, 21 mars 2018 10:32)

    Bonjour! La notion de guidage me parait des plus importante dans la pratique, elle sous-entend une écoute profonde qui peut-être induite par un placement tout aussi profond en soi. Merci de ces comptes-rendus et détails précieux accompagnés de termes et traductions éclairants. Heureuse pratique!

  • #2

    Rodolphe (mercredi, 21 mars 2018 11:06)

    En effet. Et il ne faut d'ailleurs pas confondre tirer, guider et absorber. Guider rappelle la notion de wu wei . Ce n'est ni aller contre, ni ne rien faire. C'est suivre le sens du courant tout en le conduisant afin de reprendre un avantage.