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Atelier sur la forme en 8 mouvements - 八式

Notre deuxième atelier de la saison a donc eu lieu le dimanche 15 octobre à l’Espace Villa d’Orléans dans le 14e arrondissement de Paris. Dans cette salle deux fois plus spacieuse que la précédente, huit personnes (un nombre prévisible vu le thème et qui porte bonheur) étaient venues découvrir ou approfondir l’enchaînement en huit mouvements (八式) mis au point par Me Wang Xian.

Cette forme se décompose ainsi :

  1. ouverture du taiji (太极起势)
  2. faire tourner le souffle véritable (真气运转)
  3. attacher le pan du vêtement avec indolence (懒扎衣)
  4. six verrouillages et quatre fermetures (六封四闭)
  5. simple fouet (单鞭)
  6. mains nuages(云手)
  7. bander l'arc et tirer sur le rapace (弯弓射雕)
  8. fermeture (收势)

On constate d’abord que six de ces huit mouvements sont présents dans l’enchaînement traditionnel du style Chen. Les mains nuages sont exécutés deux fois, vers la gauche puis vers la droite. La première partie de l’enchaînement est plutôt statique. Les sixième et septième mouvements contiennent des déplacements latéraux puis vers l’avant. Lors du septième mouvement, le rythme s’accélère, le déplacement est rapide et léger. Il peut même se conclure par une sortie de force (fā jìn, 发劲). Le dernier mouvement est un retour au calme.

 

Au-delà des techniques et applications martiales cachées dans cette forme, il me semble d’abord essentiel d’identifier clairement les différents jìn (劲) mis en oeuvre :

  • chánsī jìn (缠丝劲), l’enroulement ;
  • chén jìn (沉劲), l’enfoncement ;
  • hé jìn (合劲), la fermeture ;
  • ná jìn (拿劲), le contrôle (articulaire) ;
  • yǐn jìn (引劲), le guidage ;
  • zhédié jìn (折迭劲), le pli ;
Enchaînement tai-chi style Chen
yǐn jìn (引劲), guider, conduire, attirer

Chaque partie d’un mouvement exprime un jìn (劲) particulier. Le pratiquant doit en avoir parfaitement conscience. J'ai aussi insisté sur un principe qui me tient à cœur: duìlā (对拉), tirer dans des directions opposées. Ses implications sont à la fois martiales (par ex. guider en haut et pénétrer en bas) et prophylactiques (étirer le corps en éloignant simultanément deux segments l'un de l'autre).

 

Quant aux applications martiales de ces mouvements, si certaines sont évidentes, d’autres doivent faire l’objet d’expérimentations de la part du pratiquant. Par exemple, dans le septième mouvement, ces deux poings dirigés ostensiblement vers l’avant sont-ils réellement des percussions ou peuvent-ils aussi être interprétés comme un renversement de l’adversaire ?

 

Enfin, il est bon de se souvenir aussi que cette forme a initialement été conçue pour améliorer la santé (nourrir la vie, yǎngshēng 养生) d’une partie de la population souvent sujette au stress et aux maladies chroniques. Il existe un mot chinois qui caractérise bien l’esprit dans lequel il convient alors d’exécuter cet enchaînement : qīngsōng (轻松), c’est-à-dire relâché, sans effort.

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